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Le journal LE MONDE est un des rares grands tirages a avoir eu le courage d'éditer un
compte rendu du jugement suivant -sans ce journal il serait peut-être passé inaperçu-

Un poète chanteur bien connu de notre génération a écrit dans son refrain:
" Il a dit la vérité ,
Il doit être exécuté"

Voila ce qui aurait pu arriver au soldat POUILLOT pour avoir osé dire ce qu'il a vu et vécu
Comment ce fait-il qu'aucun organisme d'anciens combattants n'ait réagi à l'annonce d'un tel procès

afin de défendre cet homme courageux ,pourvu d'une honnêteté intellectuelle qui fait totalement
défaut à l'officier accusateur. (le courage n'est pas toujours là où l'on croît et dans cette affaire les A.C en
ont manqué singulièrement.)

Heureusement tous les officiers ne se ressemblent pas. Il en existe d'intelligent et de sensible nous
en avons rencontré , et contrairement à ce que l'on pourrait penser ça ne diminue en rien leur efficacité
au combat sur le terrain . On peut simplement regretter qu' ils fussent si peu nombreux.
Il nous a été donné d'en voir un exemple rare dans les témoignages et débats après le téléfilm évoqué ci-après

Un officier aux lourdes responsabilités, en fonction à BISKRA a relaté sa peine et son désarroi face à des
"ordres" venus d'en haut.Il a évoqué un précédent peu glorieux de la guerre de 1940 avec les pelotons d'exécutions
Faut il en déduire qu'un officier qui réfléchit ,qui se pose des questions est un mauvais officier ?

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Torture en Algérie : un ancien officier condamné pour diffamation

LEMONDE.FR | 10.10.03 • MIS A JOUR LE 10.10.03 | 19h11

Ne pouvant juger l'affaire sur le fond, le tribunal a estimé que le général Schmitt n'apporte pas la preuve de sa "bonne foi".

Le général Maurice Schmitt, ex-chef d'état-major des armées, a été condamné pour diffamation, vendredi 10 octobre, par le tribunal correctionnel de Paris. M. Schmitt devra indemniser Henri Pouillot, un ex-appelé français en Algérie, et Louisette Ighilahriz, une ancienne activiste algérienne, pour avoir qualifié de mensonge leurs témoignages sur la torture en Algérie.

L'officier, âgé de 73 ans, s'est exprimé, le 6 mars 2002, dans l'émission "Culture et dépendance" de France 3.

Le programme faisait suite à la diffusion du film "l'ennemi intime", consacré aux violences commises de part et d'autre pendant la guerre d'Algérie. Lors du débat organisé sur le plateau de l'émission, M. Schmitt avait notamment qualifié de "mensonges" les écrits de Mme Ighilahriz. Membre à l'époque du réseau "Zone autonome d'Alger" - un réseau "poseur de bombes", selon le tribunal -, elle affirme avoir été violée et torturée par des soldats de l'armée française. Le général avait également dénoncé les témoignages écrits d'un ex-appelé, Henri Pouillot. Ce dernier avait déclaré avoir assisté à plusieurs séances de torture en 1961.

Le tribunal a observé que M. Schmitt ne pouvait pas apporter la preuve de ses affirmations car la loi l'interdit lorsque les faits en cause datent de plus de dix ans. Pour échapper à une condamnation, il lui fallait prouver sa "bonne foi", c'est-à-dire établir que, muni d'éléments sérieux, il s'était exprimé dans un but légitime, sans animosité et avec prudence.

Dans le cadre du procès intenté par M. Pouillot, cette bonne foi lui a été reconnue à deux reprises. Selon les attendus du jugement, M. Schmitt "avait assez d'éléments pour penser que l'ex-appelé était 'menteur' sur certains points évoqués dans le film", notamment concernant le nombre de personnes torturées. M. Schmitt pouvait aussi employer le mot de "criminel" dans la mesure où M. Pouillot s'est déclaré "totalement complice et totalement solidaire" des tortures tout en les condamnant. Le tribunal l'a finalement condamné pour avoir manqué de prudence et ne pas avoir vérifié ses informations lorsqu'il a accusé l'ex-appelé d'avoir participé à des viols.

En ce qui concerne l'autre volet du jugement, le dossier Ighilahriz, le tribunal, en questionnant la "bonne foi" du général, a conclu qu'il était "loin d'avoir disposé des éléments propres à porter une contradiction aussi radicale au discours de Mme Ighilahriz". Les mots employés par M. Schmitt ("contrevérités et affabulations") ont été jugés "très forts de sens" et "dénués de toute réserve".

Considérant que l'accusation de mensonge, proférée par M. Schmitt, portait atteinte à l'honneur et à la considération des plaignants, le tribunal a condamné le général à verser 1 euro symbolique de dommages-intérêts à Mme Ighilahriz et 1 500 euros à M. Pouillot. Il devra en outre faire publier sa condamnation en ce qui concerne Mme Ighilahriz par trois journaux. Les plaignants réclamaient chacun 30 000 euros de dommages-intérêts.

Reconnu coupable de diffamation, M. Schmitt n'a toutefois pas été condamné pénalement en vertu de la loi du 6 août 2002, amnistiant les diffamations commises avant le 17 mai 2002.

Avec AFP

 
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lundi 13 Octobre 2003 Archives

Archives du quotidien

A LA UNE

Algérie : le général Schmitt condamné pour diffamation

LE MONDE | 11.10.03 • MIS A JOUR LE 11.10.03 | 14h24

Le général Maurice Schmitt, ancien chef d'état-major des armées, a été condamné, vendredi 10 octobre, à verser des dommages et intérêts pour avoir diffamé publiquement deux acteurs de la guerre d'Algérie, en mettant en doute leur témoignage sur la torture lors du débat qui avait suivi la diffusion du documentaire de Patrick Rotman, L'Ennemi intime, le 6 mars 2002 sur France 3 (Le Monde du 2 mars 2002).

La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a estimé qu'en qualifiant de "tissu d'affabulations, de contre-vérités" le livre où Louisette Ighilahriz, ancienne militante du FLN, témoigne des tortures qu'elle a subies en 1957 pendant la bataille d'Alger, le général Schmitt s'était livré, en l'absence de l'intéressée, à une "attaque en règle" qui présente, "dans la forme qu'elle a prise, un caractère déplacé sans relation avec la controverse du débat". Pour les magistrats, "M. Schmitt, loin d'avoir disposé des éléments propres à porter une contradiction aussi radicale au discours de L. Ighilahriz, avait, tout au plus, des éléments pour relativiser ce dernier, voire mettre en doute sa véracité." Le tribunal a appuyé son jugement sur plusieurs témoignages produits à l'audience, notamment un entretien publié dans Le Monde le 22 juin 2000, où le général Massu, reconnaissant l'usage de la torture, estimait que le témoignage de Louisette Ighilahriz publié quelques jours plus tôt dans notre journal était "peut-être un peu excessif, mais pas nécessairement". Pour réparer le dommage causé par ses propos diffamatoires, le général devra payer 1 euro à Mme Ighilahriz et faire publier le jugement dans trois quotidiens.

Une autre plainte en diffamation déposée par Henri Pouillot, un ancien appelé témoin de séances de torture à la villa Sésini d'Alger, a également donné lieu, vendredi, à un jugement défavorable au général Schmitt.

Le même tribunal a jugé diffamatoires les propos qu'il avait tenus lors de la même émission qualifiant M. Pouillot de "menteur ou criminel" pour avoir prétendu que des patrouilles étaient envoyées dans Alger "rafler des jeunes filles pour les violer ensuite", alors que dans le film diffusé ce soir-là M. Pouillot se défendait d'avoir lui-même participé aux viols. Sur ce point, le tribunal a refusé le bénéfice de la bonne foi au général en estimant qu'il ne pouvait imputer à M. Pouillot d'avoir menti "en lui prêtant faussement de tels propos gravement dénaturés". Le général, lui-même visé par des accusations de torture en Algérie qu'il nie vigoureusement, devra verser 1 500 euros à l'ancien appelé, qui ne s'est jamais vraiment remis de ce qu'il a vu à la villa Sésini voici quarante ans.

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 12.10.03

 
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Dernière révision : 14 -10-2003.